Si vous pensez que Gérard Depardieu s'exile pour des raisons fiscales, et bien vous avez tort! C’est en réalité un véritable amoureux de la culture russe.  Et sur Apache on vous livre toute la vérité, rien que la vérité, sur les motivations de Gégé et peut-être bientôt (nous l’espérons) Brigitte. 


Pour le Français moyen, ce vaste pays présente déjà un premier argument de poids: LA Russe. Une bimbo blonde, fraiche (ou pas du tout), qui est ni plus ni moins une simple prostituée à ses yeux. Sauf qu'il omet la majorité de la population russe féminine, la ménagère à moustache. Si l'on en croit les goûts de Gérard, Monsieur est plutôt exigeant en ce qui concerne ses partenaires, et doit finalement être souvent amené à les payer pour cause d'inadéquation physique.

Rappelons également que Gérard Depardieu a peu à peu adopté le physique de l'homme Russe, pour preuve son interprétation de Raspoutine dans le téléfilm éponyme de 2011. Gros, barbu, sale et répugnant, un rôle sur mesure pour le Depardieu des années 2000. Et puis comme il l'a dit lui-même, avec une pointe de poésie, il a le tempérament du Russe: 

« Ce qu’il y a de beau dans l’âme russe ? Dans ce pays il n’y a pas de montagnes pour arrêter le vent. Donc ce sont des gens avec des tempéraments excessifs. Comme moi. Moi je suis berrichon, il n’y a pas de montagnes dans le Berry. Nous nous ressemblons. Il faut être très fort pour être russe et admirer ça ». 

Qu'on se le dise, pour les Français, le peuple russe est un vague ensemble de beaufs à moustache sentant fort la vodka et de bonasses faciles et enthousiastes pour pas cher. Mis à part ça, voici quelques preuves que la Russie, c'est "soin". 

RAISON N°1
Journal d'un raté

Pour commencer (gentiment), la Russie compte son lot d'intellectuels enragés qui nous font littéralement rêver. Sartre gît cimetière du Montparnasse et les Japonaises font des bisous sur sa tombe (véridique). Au-delà du fait que ce soit un sacrilège, nous n'avons pas grand chose pour nous consoler. Ah si, BHL et son engagement en Lybie... Passons. Un des héros des temps modernes est russe, il s'agit d'Edouard Limonov. Grande classe, Emmanuel Carrère a mis pas mal de gens d'accord avec sa biographie, Limonov, qui a obtenu le prix Renaudot, mais pas les faveurs des vieux du Goncourt. Succès retentissant, il a d'ailleurs permis à Limonov d'être de nouveau publié en France, longtemps boudé par les Français. Déjà, le mec est même pas mort, un grand écrivain tape sa biographie. Tranquille. Il endosse toutes les caractéristiques du héros, pourtant, Edouard Limonov n'est pas reluisant sous tous les aspects. Il se marie très jeune à une prostituée obèse répondant au doux nom d’Ana, puis il réussit à lever une nénette carrément potable, Elena, top model, avec qui il s’échappe aux Etats-Unis. Les années de galère, l’alcool, le chômage dans sa piaule new-yorkaise, il écrit, ses manuscrits constamment refusés, il fréquente les bas-fonds new-yorkais en compagnie de clochards, qui de temps à autre, sont aussi ses amants. Altruiste, cf. "Le poète russe préfère les grands nègres". Sa vie ressemble à celle d'un héros de roman, et dès le prologue de Limonov et ces quelques mots, impossible de lâcher ce bouquin. 

« [Limonov] a été voyou en Ukraine ; idole de l’underground soviétique sous Brejnev ; clochard, puis valet de chambre d’un milliardaire à Manhattan ; écrivain branché à Paris ; soldat perdu dans les guerres des Balkans ; et maintenant, dans l’immense bordel de l’après-communisme en Russie, vieux chef charismatique d’un parti de jeunes desperados. Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement. » 

Son copinage avec Radovan Karadzic, occupé à exterminer les Bosniaques dans les années 80, choque profondément l'opinion publique française, et il y a de quoi. Karadzic est quand même accusé de crimes de guerre et de génocides. Au-delà de ça, il fonde le parti National-Bolchévique, pour contrer Poutine et sa clique. Si vous vous voulez en être, il est malheureusement trop tard, il éclate en 2006 et le schisme occasionné entraine une guéguerre entre les deux camps. Il continue néanmoins son chemin en politique, accompagné de fidèles fascinés par le personnage et on les comprend. Je ne sais trop ce qu'ils revendiquaient ni faisaient, mais j'aurais certainement adhéré pour l'aura que Limonov sait créer autour de lui. Depuis, il a multiplié les opérations coup de poing pour contrer Poutine, se fait arrêter à peu près tous les deux mois, est envoyé en prison mais grâce aux pressions de l'Occident, est relâché. Toujours en avance, il a même eu son scandale sexuel avant DSK, en 2010, quand une sympathique vidéo tourne sur le web russe, montrant ses ébats avec une charmante prostituée. Puis, il créé le parti "L'autre Russie" et lance la Stratégie 31 qui milite pour le respect de l'article 31 de la Constitution qui autorise, théoriquement, le droit de manifester. Mais bon, les Russes ne font rien comme les autres, et à quoi bon respecter un vulgaire article... Avec ses copains, ils manifestent tous les 31, mais perd quand même les élections de mars 2012. Cependant, Limonov n'a pas dit son dernier mot, la preuve: il a aussi un avis sur l'arrivée de Gérard. Gentil, il l'a même invité:

"Gérard ! Viens nous rejoindre sur la place Triomphale, le 31 janvier, avec ton passeport russe en poche. En effet, tous les 31, à 18 heures sur cette place, les citoyens russes revendiquent traditionnellement le respect de l'article 31 de la Constitution russe qui garantit le droit au rassemblement pacifique. On t'attend, Gérard ! Si ma mémoire est bonne, tu as interprété, dans l'un de tes films, le grand révolutionnaire français Danton ? Eh bien, cher ami français, voici une bonne occasion de jouer un rôle historique réel de défenseur de la liberté russe."

Verdict le 31 janvier prochain, déjà que Depardieu n'arrive pas à respecter un semblant de timing sur ses tournages, je doute que ça change dans sa nouvelle vie.

RAISON N°2
"La vodka se boit en deux occasions: quand on a soif et quand on n'a pas soif" Proverbe russe.

Encore plus alcooliques que les journalistes et les chômeurs: les Russes. Dès le berceau, ou quasiment, initiés à des orgies d'alcool et à un quotidien où l'on boit sans cesse, les Russes passent leur temps à porter des toasts pour tout et n'importe quoi. Petit conseil terroir, il faut boire la vodka très froide, d’un seul trait, après avoir mangé un zakouska, du pain noir ou un cornichon, pour préparer l’estomac. Répétez le rituel jusqu'à ce que votre faim soit assouvie (et toute censure affranchie). Le fameux zapoï consiste à boire pendant son moindre temps libre, entre le croissant et le café par exemple, les Russes n'envisagent pas la vie comme nous. Le but est simple, il faut boire le plus rapidement et pendant le plus de temps possible, et chez les adolescents russes, ça dure plusieurs jours. Entre les morts de coma éthylique et d'hypothermie, parce que s'endormir dans la rue en Russie est risqué, le zapoï fait des ravages. Quand même 100 000 morts par an, malgré un couvre-feu imposé à 22 heures, rien n'y fait, et puis au pire, ils font leur propre vodka à la datcha. Parmi les spécialités russes, il existe des variétés aromatisées comme la Zoubrovka, à l’herbe de bison, la Pertsovka, au poivre, ou l’Okhotnitchnaïa, aux herbes et aux épices. Jusque-là, on peut noter que tout devrait convenir à Gérard, joie, il a déjà adopté les bonnes habitudes.
Seconde coutume étrange, en plus d'être alcoolique, être raciste. Tout ce qui est un peu trop foncé dérange le Russe. Avis à notre lectorat black, évitez ce grand et beau pays. Une légende urbaine raconte que les Noirs se déplacent systématiquement en bande, bah oui... Par contre, dites bien que vous êtes Français, ils seraient ravis de coller votre photo pour faire la promo d'un kebab. Pour un Russe, c'est simple, tout ce qui est en-dessous de l'Oural est détestable, et surtout ceux-qui-mangent-pas-de-porc-portent-une-barbe-et-la-burka, c'est cool, il y a largement plus raciste que les Français. 

RAISON N°3
Pourquoi voter Mélenchon quand on peut soutenir Voina ?

Comment parler Russie sans parler kalachnikov? Si les petits Marseillais peuvent s'entretuer, c'est bien grâce à Mikhaïl Kalachnikov, son papa! Et puis ils ne font pas comme nous, les Russes, il assument complètement: de 2001 à 2005, la Russie était le premier Etat au monde à vendre des armes, devant les Etats-Unis. Rivalisant d'ingéniosité, les ingénieurs russes l'améliorent toujours plus, pour le plus grand bonheur de tous, et surtout des mouvements politiques de jeunesse russe, bien radicaux comme on les aime. Ca va bien au-delà des Camelots du roi, des opérations apéro vin saucisson, ou des imbécilités de Benjamin Lancar. Parlons du groupe anarchiste Voina (la guerre en Russe) auquel appartiennent les douces Pussy Riot. Leur petit concert à la cathédrale du Christ-Sauveur n'est qu'une récréation comparé aux habitudes du parti. Usuellement, ils préfèrent faire dans le carrément plus dégueulasse, comme organiser une orgie sexuelle avec des femmes enceintes dans un musée (au fait, ils ont pris des photos), se balader en public avec pour habit de lumière, des cafards grouillants, ou encore se masturber avec une carcasse de poulet dans une épicerie et se promener ainsi doté. Sinon, pendant leurs loisirs, ils pratiquent l'attaque à l'urine sur les policiers ou la peinture de pénis géants sur les routes . Bon, ils font également dans le classique, comme détruire des voitures de police, mais ça, même en France, on le fait. 

RAISON N°4
L'instant So Foot

Pour terminer, petit point sur l'état du sport en Russie. La Coupe du Monde de foot 2018 aura lieu en Russie, rapport au climat etc... L'élection du projet russe avait lancé une vive polémique en 2010. Le dossier russe nécessite tellement d'investissements et de travaux que nombreux sont les détracteurs à soupçonner que la Russie ne sera pas prête à temps. Et comme la corruption a sa place partout (foot+Russie, combo sympathique), certains membres de la FIFA sont accusés d'avoir quelque peu avantagé le projet russe. D'ailleurs, 3000 km de TGV étaient prévus, afin de faciliter les déplacements de joueurs et des supporters, mais finalement, ils feront autrement, peut-être à poney des steppes, car Vladimir a dit non. Mais bon, les Russes, je vous le rappelle, sont fantasques et n'ont aucun sens de la mesure, alors l'architecte français Jean-Michel Wilmotte et le designer Dominique Bouillon planchent déjà sur la construction d'une île artificielle en plein Kaliningrad, pour installer un stade de 25 000 places. Et au passage, histoire de rassembler les troupes et les derniers survivants de la Grande Guerre, une rumeur raconte que Poutine souhaiterait que Volgodrad récupère le nom qu'elle portait sous Staline, Stalingrad. Pour les Parisiens auto-centrés pour qui ce nom évoque juste une station de métro, je vous rappelle que cette grande bataille dont on fêtera le 70ème anniversaire en février, est le symbole international de la victoire sur le nazisme... Renommer ainsi Volgograd devrait fédérer un peu plus les Russes et rappeler de vieux souvenirs glorieux. Quand on a rien de plus neuf...

On pourrait aussi parler mode russe et nouveaux riches, mais ça serait méchant. De toute façon, quand on regarde les photos des Stilyagui, ces héros de la Beat Generation à la Russe, on sait que tout était déjà perdu d'avance. Faites un tour sur English Russia ou bien sur le tumblr de (qui ne porte pas vraiment de vêtements tout compte fait) et vous serez servis.

Vous pouvez dormir sur vos deux oreilles, au vu de cette analyse sociologique aussi passionnante qu'exhaustive, vous l'avez bien compris, Gérard sera heureux. Alors on lui souhaite beaucoup de bonheur, et de mourir très vite dans une orgie de vodka artisanale et de femmes enceintes dans un musée ou encore dans un concours de caviar. Nous, on a un peu d'imagination, on est pas aux Inrocks.

Na zdorovie!