Buruli
L’Afrique possède le redoutable privilège de concentrer un grand nombre de maladies endémiques graves que la médecine moderne réussit parfois à enrayer et même faire disparaître (la variole).

A preuve: le bond démographique fantastique de la population africaine de 100 millions en 1900 à 1 milliard en 2000. Mais bien évidemment tout n’est pas réglé entre le SIDA, la lèpre, le paludisme et autres infections. A côté de ces fléaux, elle possède aussi nombre de parasites transportés par des animaux bien plus dangereux que les mygales, les scorpions, les lions ou les éléphants pour ne parler que du moustique, le plus connu des touristes.
Ainsi la punaise d’eau (hydrocyrius columbiae) dont certains chercheurs* ont montré qu’elle véhicule dans ses glandes salivaires le mycobacterium ulcerans catalogué premier responsable du sinistre ulcère de Buruli. Cet agent pathogène vit en milieux aquatiques sous forme de films à la surface des végétaux. Les hommes, dans les milieux très humides, peuvent donc être piqués (par erreur) par la punaise comme ils peuvent, par contact de petites plaies avec des herbes contaminées, être infectés.
L’ulcère de Buruli dans sa phase évoluée se présente comme de larges plaies sanguinolentes sur les membres qui provoquent traditionnellement le rejet des malades par ses semblables. Non soigné il aboutit à une grave infirmité. On a réussi à passer du traitement chirurgical lourd (réservé désormais aux cas graves) des rares patients qui osaient se présenter à l’hôpital, à des traitements à base d’antibiotiques associés** tuant le bacille et facilitant la guérison. Mais ceci à condition de commencer le traitement très tôt.
*IRD et Centre Pasteur du Cameroun.
** Rifampicine et Streptomycine.