20130708


Le venin de serpent (même en peluche) ça reste dangereux.


Je mords qui je veux qu’il disait. Et il avait oublié de rajouter : à la dose qui me sied. Salaud de serpent.

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Le 18 Juin 2013, une vipère Aspic a mordu son collectionneur, passionné de serpents, à Béziers lors d’un spectacle : Dieter Zorn, le malheureux, en est mort en quelques minutes, un arrêt cardiaque malgré l’intervention du SAMU. Manipuler des serpents est toujours dangereux même non venimeux car leurs morsures sont porteuses de microbes et bactéries.

Les serpents venimeux, eux, injectent leur venin ou pas à volonté ! Ce n’est pas à la tête du client, mais en fonction du but recherché : se défendre, intimider ou manger. Et puis la proie peut se révéler trop envenimée pour être mangée. C’est ce qu’on appelle la morsure sèche des serpents assez dangereuse car éventuellement pathogène : il faut absolument la désinfecter.

Si par hasard vous rencontrez dans les hautes herbes chaudes de l’été un viperidé, attention sa morsure est venimeuse et réputée très douloureuse car profonde alors que celle des crotales fait moins mal tout en étant très dangereuse. Il suffit d’être attentif pour ne pas se faire piquer… Si par un autre hasard encore plus malencontreux vous rencontrez un elapidé (mamba, naja) vous risquez la même chose mais, de plus, il n’y a pas de sérums anti-venins capables de guérir à coup sûr de leurs morsures. Si les anti-venins fonctionnent pour les vipéridés (85% des cas), ils marchent beaucoup moins bien pour les autres quoique efficaces sur les souris de laboratoire. Si 25% des mordus par élapidés non traités par antidote meurent, 15% seulement meurent quoique soignés par antidote. Les souris s’en tirent mieux que les hommes (il faut dire aussi qu’elles sont vaccinées immédiatement après la morsure ce qui n’est pas le cas des humains).

Augmenter les doses ne suffit pas, comme si le venin et l’antidote ne se rencontraient pas dans le corps du malade car empruntant des voies différentes : circuit sanguin/circuit lymphatique. On envisage donc d’injecter l’antidote par voie péritonéale où les deux circuits communiquent avec l’aide d’un retardateur de venin, la néostigmine.




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